Bonjour à tous !
La mise en eau de l’aquarium est l’étape où nous sommes tous confrontés au moins une fois dans notre carrière d’aquariophile. Seulement, beaucoup de questions se posent et de nombreuses erreurs persistent à son sujet. C’est pourquoi dans cet article je vais vous aider à y voir plus clair.
Il convient de noter que dans cet article je ne vous apprendrais pas ce que sont les bases de l’aquariophilie, et qu’un débutant doit apprendre à se renseigner lui-même avant de se sentir prêt à faire l’acquisition d’un aquarium. Aussi, pour les personnes qui se sentiraient prêtes à acheter leur aquarium mais qui ne l’aurait pas encore fait, j’ai récemment publié un article dans lequel je vous aide à faire votre choix parmi toutes les références qu’il existe aujourd’hui. J’explique aussi aux débutants comment nettoyer et placer son aquarium, et comment mettre en place un poster de fond.
Je ne ferais pas de sous-partie où je détaillerais point par point les achats à faire pour la mise en eau, tout simplement car il y a des achats qui sont indispensable, mais il y a tant d’achats qui ne le sont pas que ce ne serait pas correct de vous présenter ce genre de chose. Les achats dépendent aussi de votre aquarium et de vos goûts. Les achats que j’ai faits seront mentionné à chaque moment où j’en ai eu besoin, tout comme ceux que je n’ai pas faits. Vous les retrouverez en gras. Je préciserais bien entendu leur utilité et une gamme de prix.
1. Préparation à la mise en eau:
Dans le précédent article, nous avons nettoyé notre aquarium, nous l’avons testé, placé et nous avons procédé à la mise en place du poster de fond. Mais maintenant, il advient de s’attarder au reste du matériel: en vue de la mise en eau, il faudra faire certains préparatifs. Vous devrez mettre en réserve le volume d’eau osmosée nécessaire, puis rincer roches, substrat décoratif (mais pas le substrat nutritif). Les masses filtrantes devront aussi être nettoyée avec soin. Pour ce qui est des racines, il peut être prudent de les faire bouillir avant la mise en eau. Au cas où ce n’est pas possible, on se contentera de les laisser tremper dans de l’eau chaude le plus longtemps possible. Cette étape ne sert pas qu’à la stérilisation: elle est aussi importante car elle aide la racine à absorber l’eau, et donc à couler plus facilement.
2. Le jour J:
Certaines choses sont également à prévoir. Dans l’idéal, surtout s’il s’agir d’un grand aquarium, vous pourrez vous faire aider d’un(e) ami(e). Les plantes sont à acheter le même jour, mais il est également possible de se les faire livrer. Enfin pour finir, on retirera la galerie d’éclairage pour avoir un maximum d’espace pour travailler. Pour les aquariophiles confirmés, le matériel d’aquascaping se rendra utile ! Nettoyez donc vos pinces, ciseaux et spatules au préalable. Au cas où vous ne pensez pas avoir le temps de tout réaliser en une journée, alors vous prendrez le temps de réaliser la base de l’aquarium. Vous pourrez donc acheter les plantes lorsque vous vous sentirez prêts, puis mettre l’aquarium en eau. Pour ceux qui auraient entendu parler de la méthode « dry start », départ à sec, sachez qu’il s’agir d’un technique utilisée pour les iwagumis, elle n’est donc pas à pratiquer pour tous les aquariums.
3. Mise en place des circuits sous-terrains:
On distingue, aujourd’hui, deux principaux éléments qui sont à mettre en place sous le substrat.
Le cordon chauffant: il s’agit tout bêtement d’un cordon qui chauffe. Le principe est en fait de chauffer le substrat pour favoriser la circulation de l’eau en profondeur. Cela permet principalement de minimiser les zones de pourritures des racines. Attention cependant, un cordon chauffant ne remplace en aucun cas une résistance à thermostat ! Mais le cordon chauffant a aussi un gros inconvénient: contrairement à la résistance, il ne possède pas de thermostat. Le danger survient donc pendant les canicules. La résistance ne s’allume pas, mais le cordon chauffant lui chauffe ! Et si vous êtes en vacances à ce moment là… Le prix varie selon les tailles, en moyenne 40 à 60 €, mais il n’est pas obligatoire. Il se met en place sous forme de zigzags parallèles aux vitres avants et arrières sous le substrat.
L’aération: la mise en place d’une pompe d’aération est a mon sens très importante, même si elle n’est pas obligatoire. Et ce, non pas pour dégazer le CO2 la nuit, mais pour oxygéner l’eau en pleine canicule. En effet, une eau plus fraîche contient davantage d’oxygène qu’une eau chaude. Et cela fonctionne dans les deux sens. En résumé, c’est une technique efficace et peu onéreuse (10 à 30 € selon les modèles) pour rafraîchir l’eau en période de canicule. En général, tuyau à air et diffuseur sont fournis avec la pompe (mais disponible pour presque rien). Il faudra également veiller à ce que le diffuseur soir suffisamment éloigné des douilles de l’éclairage, car c’est ici que l’étanchéité est la plus sensible, et les micro-projections d’eau causées par les bulles d’air qui remontent à la surface représentent un risque. Placer le diffuseur sous le substrat permet de le rendre invisible.
4. Mise en place du substrat:
Plusieurs alternatives s’offrent à vous.
On pourra mettre en place un substrat à double couche, c’est-à-dire qu’il sera composé de deux couches différentes. Une première couche de deux centimètres de substrat nutritif (environ 15 € pour 5 L.). Il fournira aux plantes tous les éléments dont elles ont besoin. Cette couche devra être uniforme tout en formant une légère pente de l’arrière vers l’avant du bac. Par dessus, on viendra déposer quatre centimètres de sol décoratif (la gamme de prix est assez vaste) qui servira également de substrat d’enracinement. Ici, il est inutile de chercher à faire un sol bien plat. En effet, dans la nature, le sol forme des reliefs ! Laissez donc libre cours à votre imagination. Vous pourrez utiliser une spatule d’aquascping, mais vos mains suffiront aussi. L’avantage de cette technique est qu’elle permet la maintenance de plantes exigeantes. De plus, j’ai remarqué que je n’avais pas besoin de fertiliser avec ce sol.
Si vous préférez, vous pourrez vous contenter d’une seule couche de six centimètres de sol décoratif. En revanche, des plantes telles que les Echniodorus et les Cryptocoryne sont déconseillées car elles sont assez exigeantes.
Enfin, il existe aussi le sol technique. Ce n’est pas mon sol préféré, car il est spécialisé pour l’aquascaping, où on ne met que très peu de poissons, et dans un aquarium classique, il s’usera beaucoup plus vite. De plus, il s’agit d’un sol coûteux (plus de 15 € pour un sac de trois litres). Si toutefois c’est la solution que vous préférez, comptez une couche de six centimètres.
Alors je vous parle de couche, d’épaisseur et de volume, mais vous vous demandez sûrement comment calculer le volume de substrat dont vous aurez besoin. Au fait: il faut multiplier la longueur de l’aquarium par sa largeur , puis par l’épaisseur du substrat.
5. L’équipement technique:
L’équipement technique immergé se compose en général d’un filtre (prix très variables selon les modèles), d’un chauffage (environ 20 €) et d’un thermomètre (1 à 10 € selon le modèle choisi). Seulement, ça dépend encore une fois de votre choix d’aquarium: si vous faites un aquarium sans filtre, on pourra alors se passer de ce dernier (n’oubliez pas que ce genre d’aquarium impose des contraintes au niveau de la plantation qui doivent être respectées). Aussi vous n’aurez pas besoin de chauffage si vous avez des poissons rouges. En revanche, si vous choisissez de fertiliser au CO2 (ce qui n’est absolument pas obligatoire), il faudra ajouter un kit de fertilisation (20 à 500 € et plus) à votre liste de courses.
Quelques soient vos choix, le matériel devra être disposé discrètement, pour ne pas gâcher l’aspect naturel de l’aquarium une fois mis en eau. Placez le thermomètre le plus loin possible de la résistance dans un endroit ou il y a du courant. Il en va de même pour la résistance. Vous placerez le filtre dans un endroit ou il sera facile de le dissimuler. Quand au réacteur de diffusion du CO2, il faudra le placer dans un endroit où le courant est très calme. Je préfère installer la partie technique avant la décoration. En effet, il sera, de ce fait, plus simple de repérer les endroits qui devront être dissimulés.
6. Le hardscape: nature et disposition:
Le terme « hardscape« , utilisé par les aquascapers, renvoi à la « décoration sèche », c’est-à-dire les roches, les racines, le sol, les galets, etc., mais pas les plantes. C’est essentiellement à vous de définir votre décoration, seulement j’aimerais vous apporter encore quelques conseils. N’oubliez pas que l’aquarium doit avoir un rendu naturel. Cela exclut donc les fausses pierres, les décorations en résines et les plantes artificielles. Par ailleurs, n’oubliez pas qu’en milieu naturel, il y a rarement quatre espèces d’arbres différentes sur la même rive, et il en va de même pour les roches. Comptez donc une sorte de racine et de roches, voir deux grand maximum. Vous pourrez acheter roches, galets et racines dans des magasins spécialisés. Vous pouvez aussi les ramasser par vous-même, mais attention à bien vous renseigner: certaines pierres et racines ne sont pas compatible avec nos aquariums. Essayez également de dissimuler l’équipement technique.
Pensez également à la règle des plans: ce qui est plus grand va derrière, et le plus petit devant. En effet, lorsqu’il y a une grande racine devant l’aquarium, on ne voit alors plus rien à ce qu’il y a derrière. Je terminerais par vous faire passer deux conseils que j’ai appris d’un aquascaper sur Internet et que j’utilise moi même lorsque je constitue la décoration d’un aquarium: premièrement, on s’aperçoit plus facilement d’un problème avec une photo. Prenez donc régulièrement des photos de votre décoration avec un bon appareil, et analysez-les ensuite. Ensuite, si vous avez un doute, c’est que ce n’est pas la bonne décoration: vous avez fort probablement vu quelque chose de déplaisant mais que vous n’avez pas réussi à analyser.
N’oubliez pas de prendre le temps de réfléchir et de constituer vos décors, « patience » est désormais votre maître-mot.
7. La plantation :
A vos pinces ! Comme je viens de le sous-entendre, vous aurez besoins d’une pince en acier inoxydable, et d’une paire de ciseaux de la même sorte. Ce matériel est également disponible pour quelques dizaines d’euros en magasin spécialisé. Je préfère planter « à sec » comme de nombreux aquascapers, car les pousses ne remontent pas dès qu’on relâche un petit peu la pression sur la pince. En revanche, si, comme d’autres, vous préférez planter à mi-hauteur d’eau, rien ne vous empêche de le faire.
Pour cette étape, soyez organisés: prévoyez un petit brumisateur pour humidifier les plantes régulièrement (toutes les dix minutes par exemple). Si les plantes se dessèchent, elles ne reprendront pas, bien au contraire elles mourront ! Plantez plan par plan, du troisième au premier, avec patience. Enlevez, bien sûr, la laine de roche et puis le pot. Vous pouvez également couper l’extrémité des racines et les feuilles mortes, pour stimuler la croissance de la plante. Si vous achetez des plantes en culture in-vitro, il faut rincer la plante à l’eau courante pour enlever le gel nutritif.
Pour les plantes épiphytes et les mousses (qui poussent sur racines ou roches), utilisez une colle spécifique (disponible en magasin pour une dizaine d’euros) ou un simple fil (type fil à coudre ou nylon). Les plantes gazonnantes devront être plantées, brin par brin, tout les centimètres. Au bout de quelques semaines, elles formeront un joli tapis bien vert ! Comme pour les roches et les racines, les plantes doivent dissimuler l’équipement, et il ne faut pas trop diversifier les variétés. On mettra les plantes flottantes après le remplissage.
8. Contrôle général et remplissage:
C’est le moment ! Attention cependant à ne pas trop vous précipiter. Assurez-vous bien de n’avoir rien oublié, et que la décoration correspond bien à ce que vous aviez l’intention de faire. Vérifiez aussi bien que l’aquarium est correctement placé sur son meuble, il sera trop tard pour le déplacer après. Si tout est bon, alors disposez du papier « essuie-tout » sur le fond de l’aquarium pour empêcher le jet d’eau de remuer le sol. Vous pouvez également utiliser les sacs de substrat vides.
On pourra alors procéder au remplissage. Pour ce faire, l’utilisation d’un tuyau souple ou d’arrosage vous facilitera la tâche. Il est aussi possible d’utiliser un simple seau. Afin de casser le jet d’eau, veillez à ce que l’eau se déverse sur une roche, ou bien sur votre main. Plus vous y ferez attention, plus vous limitez les chances que des pousses de plantes remontent à la surface.
L’eau utilisée doit être à la bonne température (ce qui dépend des espèces que vous comptez introduire dans votre aquarium). Si vous devez ajouter de l’eau osmosée, versez les bidons comme pour l’eau de conduite. Par ailleurs, si vous devez minéraliser l’eau osmosée, ajoutez les sels minéraux après avoir rempli l’aquarium. Au cas où vous ne savez toujours pas si vous allez utiliser de l’eau osmosée, il existe des calculatrices spécifiques
9. Procédures après le remplissage:
Commencez par replanter les pousses qui auront remonté. Si certaines ne se résignent pas à devoir rester au sol, alors l’utilisation de pinces pour plantes peut s’avérer utile. Attention cependant à ne pas acheter des pinces malléables qui sont constituées de plomb, un métal lourd dangereux pour les poissons: lorsque l’eau est alcaline ou neutre (pH≥7), rien ne se passe. Mais lorsque l’eau est acide (pH<7), il se dissout dans l’eau. Ensuite, à l’aide d’une épuisette, récupérez les petites feuilles ou grains de sables qui seraient remontés à la surface. Vous pourrez alors disposer les plantes flottantes, si toutefois il y en a.
Ensuite, procédez au traitement de l’eau: ajoutez le conditionneur d’eau (il s’agit d’un produit qui n’est pas obligatoire, mais que j’apprécie car il permet d’éliminer le chlore en une heure, au lieu de 24 heures en temps normal). On trouve maintenant dans le commerce des cultures de bactéries dénitrifiantes pour accélérer son cycle. Comme d’autres aquariophiles, je reste sceptique à son sujet, et donc subjectivement persuadé qu’il est plus sage d’attendre quatre semaines que le cycle se construise. Tout de même, si c’est l’option que vous choisissez, attendez bien que le chlore soit éliminé ou bien évaporé (le chlore, présent dans l’eau de conduite tue les bactéries). Vous pouvez également tirer puis laisser reposer l’eau du robinet 24 heures dans un bidon ouvert, avant le remplissage de l’aquarium.
Maintenant, on peut brancher l’équipement technique puis refermer l’aquarium. Filtre et chauffage doivent fonctionner 24/24 h. Pour ce qui est de l’éclairage, commencez par éclairer 6 heures par jour, puis augmentez la durée d’éclairage de 30 minutes toutes les deux semaines, jusqu’à obtenir une durée d’éclairage comprise entre neuf et onze heures d’éclairage par jour. Au cas où vous possédez un kit CO2 qui inclut une électrovanne, alors branchez-là sur la minuterie de l’éclairage.
10. La période de cyclage:
La première chose que l’on remarque, après le remplissage, c’est la couleur de l’eau. En effet, elle est un peu trouble, blanchâtre. C’est source d’inquiétude pour beaucoup d’entre nous. Et pourtant, ça témoigne seulement du développement des bonnes bactéries, des bactéries dénitrifiantes. Il n’y a donc pas à s’inquiéter pour ça ! Si vous avez trop remué le sol en remplissant l’aquarium, il est aussi normal que l’eau prenne une autre teinte. Aucune inquiétude à avoir ! D’ici quelque jours, le filtre aura tout retenu ! Vous remarquerez aussi sans doutes quelques indésirables, tel que des escargots, des vers blancs très fins ou bien des insectes bizarres. Rassurez-vous ! Dans la plupart des cas il s’agit d’indésirables qui ne sont pas dangereux pour nos aquariums, qui arrivent avec nos plantes. Assurez-vous simplement qu’il ne s’agisse ni d’hydres blanches (Hydra vulgaris) ou bien de demoiselles.
Les premières algues vont aussi arriver. Soyez rassurés ! C’est tout-à-fait normal dans un écosystème aquatique. Veillez simplement à ce qu’elle ne prolifèrent pas excessivement vite, que cela reste contrôlable. En revanche, si vous ne voulez pas les aider à proliférer, n’ajoutez pas d’engrais liquides avant la troisième semaine de vie de l’aquarium. Il en ira de même pour le premier changement d’eau: il ne devra pas avoir lieu avant la fin de la nitrification.
En conclusion, soyez patient pendant la période de cyclage, sachez qu’il s’agit d’une période essentielle pour votre aquarium. Contrôlez régulièrement à l’aide de tests en gouttes son évolution, tout particulièrement avant d’ajouter les premiers poissons. Lorsque le pic de nitrites sera passé, vous ajouterez poissons et invertébrés progressivement, espèce par espèce. Ainsi, je vous souhaite de belles aventures avec votre nouveau bac !
Vraiment génial ; )
cette article est très complet , vraiment génial !!