Le bocal « à poisson »

Bocal "pour" poissons rouges

C’est l’idée la plus commune que l’on se fait d’un aquarium. Et pourtant, c’est une totale aberration. Découvrons ensemble pourquoi il ne faut jamais associer poisson et bocal.

Un bocal est un bijoux : il combine, en un seul objet, toutes les souffrances qu’il est possible d’asséner à un être vivant.

Voyons, point par point, en quoi c’est une absurdité qu’il soit encore autorisé à la vente.

  • L’espace : argument classique, mais important. C’est dit et redit, un poisson rouge a besoin de vivre par deux au moins, à raison d’un minimum de 50 L. par individu. En effet, un poisson rouge adulte peux mesurer plus de 30 cm ! Ce n’est donc pas un bocal de 5 L. qui va rivaliser. Et puis, quelque soit l’espèce de poisson, le bocal n’est, de toute manière, pas adapté. De plus, l’espace de nage n’est pas optimisé car un bocal est sphérique contrairement aux aquariums, de forme rectangulaire. Un poisson dans un bocal souffre donc de nanisme : il ne peut pas grandir, mais ses organes continue de grandir. C’est donc une souffrance atroce dont est victime le poisson.
  • Le cycle de l’azote : un aquarium de ce volume ne permet pas un traitement de la pollution. De plus, il n’y a pas la possibilité de mettre un filtre car le bocal est trop petit et arrondi. La pollution n’est donc pas traité de façon optimale, et les excréments du poissons restent longtemps dans l’aquarium. Quant à ses urines, elles sont chargées en Ammoniac de formule NH3. Dans un bocal, l’ammoniac augmente donc très rapidement car la digestion de l’ammoniac par les bactéries Nitrosomonas n’est pas possible, ou très peu. Mais de toute façon, l’ammoniac une fois digéré se transforme en nitrites de formule NO2, et ces nitrites s’accumulent aussi dangereusement. Le poisson souffre donc d’un empoisonnement lent.
  • La forme : un bocal est rond. C’est-à-dire que la vision du poisson est déformée. De plus, il faut savoir que le son, les vibrations qui sont émises et qui parviennent au bocal sont réfléchie par les parois du bocal. Ainsi, le pauvre poisson vit donc dans un environnement de stress permanent qui représente un facteur de mort supplémentaire.

Une rumeur pour déculpabiliser cette maltraitance animale.

Mais un poisson c’est débile, et ça a une mémoire de trois secondes.

Quelqu’un de mal renseigné.

Et non ! Certes, dans un bocal, le poisson devient vite fou, mais un poisson correctement élevé a une mémoire très longue. Les chercheurs ont poussés jusqu’à un an leur expérience. Au bout d’un an, les poissons rouges s’en souvenaient encore très bien.

Cette rumeur est entièrement conçue pour déculpabiliser les gens.

Un peu de culture !

Un poisson rouge dans un bocal a donc une espérance de vie réduite, entre deux jours et quelques années. Certains diront « j’ai maintenu mon poisson pendant 5 ans dans un bocal il se portait très bien ». Ces personnes ont eu « la chance » de tomber sur un spécimen plus résistant. Je tiens seulement à préciser que dans un milieu favorable, le record de vie d’un poisson rouge est de 43 ans, pour une moyenne de 30 ans.

Un poisson est un être vivant sentient comme vous et mois. Il mérite toute notre attention et notre respect.

En conclusion…

Un poisson rouge dans un bocal, c’est comme si vous étiez enfermés dans une pièce humide et froide de 5 m² sans toilettes*, empoisonnés à l’arsenic de façon lente et prolongée, condamnés à porter des lunettes qui déforment la vue et avec, pour couronner le tout un amplificateur de tous les sons alentours.

*Humide et froide car souvent l’aquariophile mal renseigné utilise de l’eau du robinet inadaptée pour la maintenance de poissons. Sans toilettes car dans un aquarium correct, même s’il n’y a pas de toilette, les excréments sont décomposés en l’espace de quelque heures, ce qui joue le rôle d’une chasse d’eau biologique.

Je me suis fait(e) avoir !

Cela concerne beaucoup d’entre nous. Pour y pallier, plusieurs solutions s’offrent à vous :

  • Acheter un aquarium adapté.
  • Faire un bassin de jardin.
  • Donner vos poissons à un aquariophile passionné qui s’en occupera bien.
  • Certains aquariums publics reprennent les poissons en détresse. C’est le cas de l’aquarium de Paris. Renseignez-vous !

Quoiqu’il en soit, un poisson ne mérite pas de vivre comme ça. Il en va de votre devoir de faire quelque chose.

Pourquoi ?

Ce problème provient souvent de mauvais renseignements. Souvent, les vendeurs en animalerie ne s’y connaissent pas (il faut savoir qu’un poisson est l’animal domestique qui demande le plus de connaissances pour son élevage).

Mais parfois, des vendeurs peu scrupuleux qui connaissent très bien la vérité en sont aussi responsables. En effet, ils partent du principe que si tout le monde savait qu’il fallait dépenser plusieurs centaines d’euros pour deux poissons rouges, leur chiffre d’affaire baisserai considérablement. Cependant, faire de l’argent une priorité est une honte absolue qui persiste cependant encore et toujours.

Question de loi…

Le saviez-vous ? Le poisson rouge est bien protégé par la loi. Il appartient à la catégorie des animaux domestiques. L’article L-214 du code rural indique que  » Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce. « 

Cet article interdit notamment le don de poisson rouge par les forains. Mais malheureusement, les forces de l’ordre interviennent rarement. Et c’est même parfois presque dérisoire.

Plus d’informations ici : https://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?idSectionTA=LEGISCTA000006152208&cidTexte=LEGITEXT000006071367&dateTexte=20080531

Quelques liens…

Cela vous surprend ? Vous avez du mal à y croire ?

Et voici pour vous une flopée de lien qui vous aidera à y voir plus clair :

Crédit photographique : https://pixabay.com/fr/vectors/bocal-%C3%A0-poissons-aquarium-l-eau-148939/ (image de l’article).

A propos de AQUA 6 Articles
Bonjour ! Je suis AQUA, passionné d'aquariophilie depuis mes 5 ans. J'ai rapidement commencé à m'intéresser à cette passion qui est loin d'être inintéressante et qui regorge de secrets. Aujourd'hui, tout en continuant moi-même d'apprendre quotidiennement des choses sur cette merveilleuse passion, je me suis fixé l'objectif d'aider les débutants quels qu'ils soient, que ce soit par YouTube ou Internet, avec les modestes connaissances que j'ai et que j'apprend chaque jour. Mais après tout, personne n'a la science infuse ! C'est sans doute pourquoi nous sommes si soudés en aquariophilie, c'est parce que dans cette passion, si on ne s'entraide pas, on arrive à rien ! Actuellement, j'ai 3 aquariums. Le plus petit est un 20 L., j'ai le projet de le remettre en eau dans quelques mois pour mettre un betta ou des killies. Ensuite, un 115 L. amazonien. Dans cet aquarium, je me suis fixé l'objectif de respecter en tout point les contraintes imposés par le biotope. Il possède actuellement un couple de ramirezis, des corydoras et de tétras citrons. Enfin, le plus gros et un 180 L. asiatique. Il n'est pas encore vraiment mis en eau, mais le sera d'ici deux mois. Il sera habité par des crevettes d'amano, un couple de gouramis nains et puis un banc de rasbora à queue rouge. Puisque je sais qu'on va me poser la question... Mes aquariums sont ils low-tech ?? Non, mes aquariums sont filtrés normalement. En effet, j'ai des aquariums qui sont planté selon la norme (j'aime bien garder un peu de place pour le "hardscape"), et ma population est elle aussi standardisé, ce qui ne convient pas idéalement à des bacs low-tech. Cela dit, je ne dis pas que le low-tech ne fonctionne pas, puisque des gens arrivent à le faire, je dis seulement que comme les aquariums naturels "classiques", le low-tech impose certaines contraintes qui ne conviennent pas systématiquement à mes aquariums et à ce que j'aime faire.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.